Crescent City. S. J. Maas

Le premier tome de cette saga de fantasy adulte est sorti en VF le 12 mai dernier. Un grand merci aux éditions De Saxus pour l’envoi.

Résumé: Bryce, une jeune femme mi-fae, mi-humaine, a une vie parfaite : elle travaille la journée chez un marchand d’antiquités qui vend des artefacts magiques et fait la fête toute la nuit avec ses amis en savourant chaque plaisir qu’offre Lunathion – plus connue sous le nom de Crescent City. Mais un jour, un terrible meurtre va venir ébranler les fondations de la ville, de même que le monde de Bryce.
Deux ans plus tard, son travail ressemble à une impasse et elle se plonge dans l’oubli en écumant les clubs les plus fameux. Mais lorsque le meurtrier frappe de nouveau, Bryce se retrouve entrainée dans l’enquête et doit faire équipe avec Hunt, un mystérieux ange déchu dont le passé noir hante chacun de ses pas. Ce dernier est l’assassin personnel des archanges et il doit protéger la jeune femme, même s’il lui porte peu d’intérêt.
À la recherche de la vérité, Bryce et Hunt vont apprendre à se connaître et vont explorer les bas-fonds de la ville jusqu’aux niveaux les plus sombres de l’ Anfer où des choses qui dormaient depuis des millénaires se réveillent…

Bien sûr, j’avais entendu parler de ce roman en VO en le voyant partout sur Instagram. Je n’avais toutefois prêté aucune attention aux avis ni même au résumé. Mais, en captant l’enthousiasme français suite à la révélation de sa parution VF, je me suis dit qu’il fallait que je teste.

J’ai pris véritablement peur en voyant un pavé de presque mille pages dans ma boîte aux lettres. Je me suis demandée comment j’allais pouvoir lire ce truc, avec toutes les autres lectures qui m’attendaient. Franchement, ce n’est pas quelque chose qu’on peut lire en un seul jour. Surtout avec le début.

En effet, le livre est divisé en quatre parties. Je dirais que la première est très introductive, sans pour autant nous permettre de bien cibler l’univers et les enjeux. Mais déjà dans celle-ci, on est surpris par un gros WTF auquel on ne s’attend absolument pas. La seconde partie est elle aussi un peu languissante, elle nous explique un peu mieux la vie à Crescent City ainsi que les personnages. C’est à partir de la troisième partie que les choses se corsent. On voit davantage le visage caché de certains, l’enquête avance, prend des tournures inattendues. On fait des suppositions, on tombe dans tous les pièges, on se perd, mais on s’attache aux personnages, on veut connaître le fin mot de l’histoire. Tout s’accélère. Puis l’apothéose avec la quatrième partie.

A plusieurs reprises au cours de celle-ci, j’ai eu la chair de poule tant c’était grandiose et brillant. Les mots défilaient devant mes yeux, oui, mais c’étaient des images qui envahissaient ma tête. J’avais les musiques, les bruits, j’avais tout comme si j’observais un film. J’étais entièrement dans l’histoire et les pages se tournaient sans que je ne les vois. Plusieurs fois que je me suis dit que c’était dingue, que c’était du génie pur et simple. Rare sont les livres à me procurer autant de frissons.

En fin de compte, en arrivant vers les tout derniers chapitres, je me suis demandée comment il était possible de faire une suite avec tout ça. Et l’épilogue apporte clairement le soupçon d’énergie et de magie qui donne furieusement envie de lire le second tome immédiatement. Patience toutefois: l’autrice a indiqué en mai sur son compte instagram que la suite en VO était prévue pour le 25 janvier 2022. Je ne sais donc pas si la suite VF va être proposée au même moment comme le font certaines ME pour de grosses sorties (comme ça avait été le cas pour le préquel de Hunger Games ou Midnight Sun) ou s’il faudra attendre encore.

Néanmoins, avant ces parties qui ont su captiver mon intérêt et me coincer sans que je ne puisse m’arrêter de lire, j’ai relevé quelques points qui méritent d’être abordés. Car oui, j’ai vraiment vraiment adoooooré la seconde moitié du bouquin, mais il n’empêche que j’ai 2-3 choses à dire. D’une part, je trouve que 1000 pages, c’est quand même vraiment énorme. Alors certes, ça tient clairement sans aucun souci sur un format broché ou relié. J’ai pour ma part le format broché et je peux vous dire que le dos du livre va très bien : pas une seule fissure, pliure ou autre. Il est nickel. Pour la version reliée, je ne sais pas ce que ça donne. Mais bref, 1000 pages, c’est lourd à porter, pas forcément facile à manipuler et ça décourage un peu de se dire qu’il faut lire un pavé pareil. En ebook je pense que le confort de lecture n’est pas négligeable, mais ça n’enlève pas les 1000 pages quand même.

Honnêtement, il y a au moins 100 pages voire plus qui ne servent à pas grand-chose selon moi. Elles permettent de cerner mieux les lieux, les personnages, mais il y a des passages que j’ai survolé et qui n’ont pas bloqué ma lecture. D’autres sont tout de même utiles, et je pense qu’il était donc un peu délicat de faire beaucoup moins que 1000 pages si on veut avoir une intrigue qui tient la route, une évolution des personnages etc… Car oui, même si certains passages sont vraiment là pour je ne sais quelle raison, on a quand même un gros travail sur le passé et le mental des personnages principaux. Aussi, difficile de combiner l’enquête, l’univers et tout ça en peu de pages. Doooonc, je ne sais pas trop quoi penser de ce si gros pavé.

Deuxième chose, c’est qu’il subsiste quelques fautes. Elles ne gênent pas la lecture quand on est dans le feu de l’action, mais quand on traine un peu en longueur et qu’on se pose des questions, on les voit. Toutefois c’est surtout les répétitions qui me dérangent. « Peu ou prou » est une expression qui apparait beaucoup trop de fois à mon goût. Une fois ou deux, ça fait un peu de style, c’est chouette, mais autant de fois ça en devient un peu snobinard à mes yeux. Et en plus, de façon purement personnelle, je n’aime pas cette expression, donc elle me sautait clairement au visage quand je tombais dessus. De même que des répétitions sur les manies d’un personnage (mais qui viennent sans doute de la VO pour le coup. Si au départ ça ajoute une touche un peu humoristique, c’était un poil lourd par la suite). J’ai trouvé la traduction très bonne dans l’ensemble, fluide, accessible, mais tout de même adulte et relevée. Les quelques fautes sont clairement de l’inattention mais une nouvelle lecture aurait peut-être permis d’alléger le texte des répétitions.

Il y a donc ces quelques « défauts » que je me permets de souligner et qui font que la lecture n’est pas un coup de coeur. J’ai dévoré les 400 dernières pages sans m’arrêter, j’ai eu un tas d’émotions, de frissons, je me suis crue dans une salle de cinéma… Mais il m’a fallu du temps pour entrer vraiment dedans et être piquée par la curiosité. En vrai, il fallait instaurer le cadre, plonger le lecteur dans l’univers, lui expliquer ses spécificités et tout et tout, et donc ça se comprend. Seulement, j’ai encore un peu de mal avec les livres qui prennent du temps à se mettre en place, sans doute par manque d’habitude et car je suis du genre « vite vite » pour absolument tout (et aussi car j’ai une PAL monstrueuse qui m’attend, surtout ça). Je croise fort les doigts pour que le second tome soit un peu moins gros et surtout moins introductif, maintenant que l’on connait l’univers et les personnages.

D’ailleurs ces derniers évoluent vraiment, ils ont tous des secrets qui sont dévoilés petit à petit… On s’attache à eux. J’ai vu plusieurs avis indiquant que Bryce était creuse et peu intéressante. Personnellement, je la trouve très noble et empathique, on comprend fortement ce qui lui a forgé cette carapace et cette identité dont elle se sert. Elle a une véritable intelligence, même si elle la cache par moment. J’ai donc hâte de savoir ce que ça va donner dans la suite.

Les 200 dernières pages c’est un feu d’artifice, il se passe tout un tas de choses sans que ça ne fasse trop. Je n’ai pas eu cette impression de « omg mais elle met tout ici ». Pas du tout, car l’action est bien éparpillée partout. Seulement là, tout se résout, tout prend des dimensions auxquelles je n’avais pas pensé DU TOUT. Et c’est vraiment impressionnant à lire. Tout est bien réfléchi jusque dans les moindres détails, les situations sont merveilleusement bien décrites et tout ce qu’on espérait arrive. En fin de compte, la fin clôture tout et sans l’épilogue on pourrait s’arrêter là. Mais celui-ci propose 2-3 petites choses qui éveillent la curiosité, et je serai donc bien sûr au RDV pour le second tome.

Je suis donc plutôt très satisfaite de ma lecture, très heureuse que la seconde moitié du bouquin soit aussi prenante et intéressante. Une fantasy adulte très qualiteuse et que je ne peux que vous recommander chaudement, surtout si vous avez prévu de prendre votre temps pour savourer la première moitié un peu plus lente.

5 réflexions au sujet de “Crescent City. S. J. Maas”

  1. Je vois que tu as apprécié ta lecture. Personnellement Crescent City avait tout pour me plaire, mais Sarah J. Maas n’a pas su me captiver; la faute à de trop nombreuses longueurs et une héroïne peu convaincante.
    Je préfère cent fois ses précédentes sagas.

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    1. Je n’ai vu qu’un seul avis négatif contre des dizaines de positifs de mon côté ahaha. Comme quoi, ça dépend vraiment de chaque lecteur ! Je comprends totalement ce que tu veux dire sur le « risque à prendre » en sachant que la VO n’est pas terminée…

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